24 novembre 2021, Mme J, par lettre AR, notifiée le 07 décembre :
Pour remplacer ma mise en
Disponibilité – Vlan !
L'arrêté de placement
En congé sans traitement
Pour une durée d'un an
Sur la période d'avant
Il y a plus de cinq ans
« Si en principe l'agent n'est
Pas rémunéré mais selon
Les règles de la prescription
Les sommes versées ne pourront
Las plus être récupérées
Donc votre situation est
Plus favorable que celle dont
Vous auriez dû bénéficier »
Faut sans l'ombre d'un doute
Dégraisser le mammouth
Dépecer le gibier
La bête éviscérer
Découenner la carcasse
De la proie à la casse
Puis la taxidermier
En vitrine empaillée
Ton école Charlemagne
Accessible accueillante
Gratuite et éducante
Jusque dans les campagnes
Est une idée perdante
Faut au vue d' la dépense
Braconner ses défenses
Les revendre au kilo
Bradées au prix de gros
Proposer aux enchères
Son squelette sans chair
Exposé au musée
Des plus nobles idées
Mon pauvre jules ferry
Ton école du mérite
Et de l'esprit critique
Libre laïque et gratuite
A tellement dépéri
Faut l'happer à l'appeau
Et lui tanner la peau
La faire sécher longtemps
Et la revendre avant
Même de l'avoir tuée
Au système privé
Qui n' va pas se priver
De vous la faire payer
Mes pauvres hussards noirs
De notre république
Nés de l'obligatoire
Instruction didactique
Craie blanche au tableau noir
Pour l' peu qu'on y croit
Faut dépiauter la proie
Débiter la barbaque
De cette pute à bac
Euthanasier la bête
Qui a perdu la tête
Comme on a dû noyer
Son chien dit enragé
Notre école publique
Dévoyée par leur clique
Administrative n'est
Plus qu'une fille publique
À vertu avortée
22 novembre 2021, du C.M.D. par mail :
« Mais le motif de présentation
De votre dossier est erroné
Sans aucune mauvaise intention
C'est le T.A. qui a réclamé
Au rectorat votre placement
En congé d'un an sans traitement
Pour corriger votre mise en
Disponibilité d'office
Pour un stagiaire inconvenant »
Non pas la S.G.A. par vice
09 novembre 2021, lettre par mail :
Le lendemain j'envoie en urgence
Une lettre d'interrogation
Au sujet de ma situation
Par mail au président de l'instance
Qui s'apprête à juger de ma non-
Demande d'un congé sans traitement
Sans mon dossier ni information
Sous forme d'un long questionnement :
Qui? Quoi? Quand? Combien de temps? Pourquoi
Par qui cette demande d'octroi ?
8 novembre 2021, par lettre :
Tout juste rentré de mes vacances
Le lundi soir en prenant connaissance
Du courrier reçu en mon absence
Et quatre mois après que saisi
Le conseil médical de le Drame
Me signifie qu'il se réunit
En séance le lendemain – dame! –
Pour se prononcer sur « ma demande
D'octroi de disponibilité
D'office pour raison de santé »
Sans heure lieu dossier ni demande
Je suis la pierre sur le chemin
Dressée têtue pointue de garde
Dans laquelle on shoote par mégarde
Et qui vous fait un mal de chien
Je suis la ronce sur le sentier
Qui vous érafle la cheville
La bloquant vous croc-en-jambise
Et vous fait faire un vol plané
Moi ce détail ce petit rien
Insignifiant agent d’État
Comme un boomerang vous reviens
En pleine gueule croyez-moi
Et vous envoie
Le cul par terre
Les fers en l'air
Bas fonctionnaires
Je suis le tout petit caillou
À chaque pas tellement dur
Tout au fond de votre chaussure
Qui vous fait crier « ouille-ouille-ou ! »
Je suis le lacet dénoué
De vos baskets qui par mégarde
En marchant dessus vous cascade
Victime d'une dégringolée
Moi ce Petit Poucet au ban
Égaré volontairement
Se retrouve au bout de huit ans
Suivant ses petits cailloux blancs
Le responsable
De votre chute
L'irresponsable
Qui vous culbute
Je suis la branche sur le passage
Fine discrète pile à hauteur
Dont on ne mesure la longueur
Que quand elle vous cingle au visage
Je suis le traître pied qui traîne
Dans l'allée du réfectoire et
Vous fait faire un roulé-boulé
Devant tout le monde sans gêne
Moi cette quotité négligeable
De service non effectué
Ce fonctionnaire insaisissable
Sur qui vous vous évertuez
Je vous accable
Rétamés cons
De tout votre long
Au tribunal
28 octobre 2021, sur Télérecours Citoyens :
Une phase juridictionnelle est susceptible d’être ouverte à l’initiative de la juridiction, si le président estime nécessaire de prescrire des mesures d’exécution (par exemple, le prononcé d’une astreinte) ou si votre demande n’a pas été satisfaite dans un délai de six mois.
Cette phase juridictionnelle peut aboutir au prononcé d’une injonction, assortie d’une astreinte, si le juge estime que la décision est restée inexécutée. L’injonction consiste à imposer à l’administration de prendre une mesure précise ou de réexaminer une situation administrative dans un délai fixé par le juge. L’astreinte consiste à mettre à la charge de l’administration une somme dont le montant augmente tant que l’inexécution persiste.*
Si le président ordonne l'ouverture
D'une procédure juridictionnelle
C'est qu'il souhaite prescrire des mesures
D'exécution contre ma dysfonctionnelle
Administration : une injonction c'est sûr
Avec une astreinte plus qu'éventuelle
* site www.conseil-etat.fr
15 octobre 2021, sur www.sagace.juradmin.fr :
Comme mon arrêté de radiation
Du corps des certifiés pour abandon
De poste me fut enfin notifié
En ce vingt-et-un septembre dernier
(Vingt-sept mois après que daté signé)
Et qu'il ne me fut jamais présenté
(Malgré mes demandes réitérées)
Il n'a pu que rétroactivement
Être appliqué donc illégalement :
Prenant effet avant que notifié
Celui-ci sera annulé d'après
Le droit de non rétroactivité
Suite à mon contre-mémoire à l'appel
De la décision trois semaines à peine
Après j'entame un huitième recours
Au T.A. dans mon histoire au long cours
15 octobre 2021, site Télérecours Citoyens :
Contrant leurs observations
Froidement sans concession
Je les accuse de faux
Et usage de ces faux
Dans un ultime recours
Auprès du président pour
Justifier leur inaction
Depuis cette décision
Falsifier pour justifier
Et mentir pour s'en sortir
Ils ont atteint le fond mais
Ils continuent à creuser
Quand ils ne peuvent plus taire
En écrivant ils s'enterrent
Et mes contre-observations
Bénissent l'inhumation
Si c'est un droit d'oser dire non
De s'opposer
À l'inertie conservatrice
C'est un devoir face à des cons
De refuser
La tyrannie dominatrice
Légitime défiance
Face au troupeau des béni-oui-oui
Qui avant de penser obéit
Légitime défiance
Des écervelés moutons à paître
Tous fidèles à la voix de leur maître
Si la liberté est un droit
Démocratique
Inscrit dans la constitution
L'égalité est un combat
Académique
Mené contre la soumission
Légitime défiance
De l'opprimé de seconde classe
Méprisé par son institution
Légitime défiance
Qui conduit à la lutte des classes
Hors de la cour de récréation
Si la tyrannie supérieure
Jusqu'au-boutiste
Qui harcèle ses inférieurs
Insoumis face à l'oppression
Ce qui attriste
C'est l'absence de régulation
Légitime défiance
Face au sentiment d'impunité
Des hauts gradés au-dessus des lois
Légitime défiance
Tout finit un jour par se payer
Dégradé sans autre choix bats-toi !
06 octobre 2021, site Télérecours Citoyens :
Près de six mois après
Mon recours déposé
Et deux mois et demi
Après qu'il l'a transmis
J'accuse réception
Par le biais du T.A.
De leurs observations
Quant à ma requête à
Leur administration
Pour tenter de prouver
Qu'ils ont exécuté
La décision ciblée
Avec célérité
Trois documents sont joints
(Datés du trente juin
Plus de sept mois après)
Mensongers falsifiés
Preuve de leur mépris
Et de leur incurie
21 septembre 2021, par lettre de mon avocat :
Près de neuf mois après le ministère
Dépose enfin son mémoire en défense
Me laissant moins de six jours pour me taire
Ou donner mes objections – sans offense –
Avant la clôture de l'instruction
De leur côté nulle argumentation
Étayée visant la contradiction
Juste une stérile réfutation
De mes droits niant toute discussion
Quand on n'a rien à dire
Au lieu de se dédire
Au mieux ou bien mentir
Autant ne rien écrire
Qui tendrait vers le pire
1er septembre 2021 :
Alors que de moi l'on se fout
Chers collègues je pense à vous
En cette nouvelle année scolaire
Vous la souhaitant moins galère
Que celle de l'année dernière
Je vous dédie cette chanson
Qu'entonnerez à l'unisson
Heureux de faire le métier
Le plus beau jusqu'à retraités
Devant une classe apathique
Bâillonnée d'un masque pratique
Anti Covid dissimulant
Avec peine leurs bâillements
D'ennui et de mauvaise nuit
Et leurs regards absents qui fuient
Sur leur smartphone buissonnier
Je m'évertue à enseigner
Le matin ils dorment encore
Puent la sueur après le sport
L'après-midi ils font la sieste
Plombés par un tacos en leste
Plongés dans l'auto réflexion
L'esprit critique en mode avion
Et l'intellect en mode veille
Même à distance en présentiel
Maigre salaire en fin de mois
Mais tous les deux mois des congés
Et la sécurité d' l'emploi
Font un bien pauvre os à ronger
Pour les privilégiés
De ce plus beau métier
Magistral en classe inversé
Quand le chasseur se fait chasser
Je suis le trophée de la classe
Accroché au tableau de chasse
D'un auditoire sourd-muet
De niais pré-pubères à muer
Sans intérêt pour le travail
Ni participation orale
Souvent à théâtraliser
Pour tenter de canaliser
Leurs hormones qui se déchaînent
Quand les heures de cours s’enchaînent
Comme une pute à l’abatage
Cent fois j'ai remis mon ouvrage
Sur le métier à ressasser
Jusqu'à ce que j'en aie assez
Grand-frère j'avais en commençant
Juste le double de leur âge
Grand-père j'aurai en terminant
Largué près de six fois leur âge
Chanceux d'avoir fait
Le plus beau métier
Tout seul en scène sur l'estrade
La gestuelle pour parade
Au désintérêt Jeu de rôle
Je prêche la bonne parole
Comme Jésus dans le désert
Éducatif À quoi je sers ?
Ce sentiment de solitude
On n'en prend jamais l'habitude
Collège lycée fac licence
Master concours – que par malchance
J'ai eu – je n'ai (et m'en désole)
Jamais vraiment quitté l'école
Quarante années à enseigner
Une carrière à corriger
Leurs conneries dans des copies
Aux notes allant de mal en pis
À voix basse des discussions
Que seule la sonnerie ranime
La salle des profs fait réunion
Des Anxiolytiques Anonymes
Pas très convaincus de faire
Le plus beau métier sur Terre
Combien de milliers de bull'tins
De conseils de classes pour rien
De devoirs corrigés sans droit
À évolution comme il doit
Une carrière à ressasser
Au même public C'est assez !
Mais nulle réorientation
Aux forçats de l'éducation
Alors pour trépasser le temps
Je décompte mentalement
Les minutes avant sonnerie
Les heures jusqu'à vendredi
Les semaines avant les congés
Les mois jusqu'à la fin d'année
Et les ans jusqu'à la retraite
À rembourser comme une traite
Le regard triste désabusé
Cerné déprimé sous cachets
En burn-out las et usé
Mon stylo rouge terminé
Pas sûr que j'ai fait
Le plus beau métier
1er septembre 2021 : I.N.M. 801
Premier septembre promotion
Déjà au neuvième échelon
Des personnels de direction
Indice majoré huit cent un
Augmenté de cent quatre-vingt
Euros brut mensuellement
Ou du moins théoriquement
Privé de mes émoluments
Pour l'instant mais plus pour longtemps
Après des décennies
Le bac est réformé
Les séries c'est fini
Place aux spécialités
Au choix trois en première
Plus que deux en dernière
Mise en œuvre pratique
Gênée par le Covid
Presque trois ans de suite
Des épreuves communes sont
Vouées à l'abandon
Dès la première session
Le contrôle continu
A un poids renforcé
Mais la hiérarchie des
Séries est remplacée
Par les spés dans les faits
C'était pas attendu
Pauvre bac je te plains
Grand oral d'un quart d'heure
Sur sujet de son choix
En lien avec ses spés
Sans doc standardisé
Répéter à haute voix
Un texte appris par chœur
Pour Parcoursup hélas
Les épreuves de spés
Sont validées mi mars
Sur deux-tiers du programme
Donc trois mois sur l'année
Non travaillés Un drame...
Deux épreuves finales
Au lieu de sept avant
Passées en terminale
Grand oral et philo
En L.V. plus d'oraux
Était-ce mieux avant ?
Pauvre bac je te plains
suivant : Pauvre bac (4/4)
