Vous m'avez emmuré vivant
Et laissé mourir sans espoir
De sortir un jour dans le noir
De faim et soif en attendant
Que la méprisante attention
D'encadrants supérieurs se porte
Enfin sur ma situation
Fonctionnariale peu accorte
Après onze ans dans ce mouroir
Je suis résigné à passer
Mes quinze dernières années
À travailler dans un placard
Un cagibi mal éclairé
À gauche au fond d'un couloir borgne
Un bureau froid que nul ne lorgne
Et un vieux Bic usé m'iraient
Dans un office sans fenêtre
Glacial l'hiver cuisant l'été
Pour entretenir le mal-être
D'un agent rebelle à dompter
Un travail inintéressant
Dans un ministère fantoche
Et des fonctions fictives tant
Qu'un salaire emplisse mes poches
Un tampon un sous-main terni
Un bureau bancal malaisant
Un fauteuil rongé par les ans
Gisant sous le plafond qui fuit
D'un débarras orienté Nord
Balayé par les courants d'air
Non isolé pour l'inconfort
Dans les combles ferait l'affaire
Une cellule dans l'impasse
D'un corridor où nul ne passe
Et une tablette branlante
Pour support seraient suffisantes
À mes tâches administratives
Insipides et répétitives
Et fonctions sous-catégoriées
Tant qu'elles me soient salariées
Une lampe de bureau glauque
En plastique décoloré
À l'ampoule qui stroboscope
Mes heures oiseuses abhorrées
Un bout de crayon à papier
Pour graver les bâtons de suie
Du décompte des jours d'ennui
Jusqu'à la quille pensionné
Même un réduit sombre en soupente
Une cabine d'essayage
De nouvelles fonctions me tente
Plus que rester en esclavage
Sous la férule autorité
De votre supériorité
Dédaigneuse exilé banni
De votre ministère honni
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