Garanties (1)

Article 6(1) : La liberté d’opinion est garantie aux fonctionnaires.


Liberté d’opinion

D’exprimer sa pensée

Quand l’autre ose penser

Avoir toujours raison

Lui DASEN moi stagiaire

Tout autant fonctionnaire

L'avis est garanti

Sans lien de hiérarchie


Article 6(1) : Aucune distinction, directe ou indirecte, ne peut être faite entre fonctionnaires en raison de leurs opinions philosophiques. 


Liberté d’habill'ment

La chemise au dressing

La cravate au portant

Le costume au pressing

Philosophiquement

Je m'oppose au smoking


Article 6 bis(1) : Aucune distinction, directe ou indirecte, ne peut être faite entre les fonctionnaires en raison de leur sexe.


Loin de moi l'idée d'imposer

Une tenue standardisée

Mais si dans l'esprit étriqué

Obligé bien plus qu'indiqué

À l’homme le costume est dû

Par l’égalité entre femme

Et homme il n’est pas donc indu

Que le tailleur le soit aux dames

Article 6(1) : Aucune distinction, directe ou indirecte, ne peut être faite entre les fonctionnaires en raison de leurs opinions religieuses.


Liberté d'incroyance

Sans signe ostentatoire

En ses idées Sentence

Est signe attentatoire


Pardon monsieur (1/4)


Pardon monsieur mon Inspecteur

Si je ne porte pas le costume

Ignorant les us et coutumes

De votre arriéré Ministère

Avec le sourire de fonction

La bonne humeur à l’occasion

Je reste un loyal fonctionnaire

Même si n’ai pour mon malheur

Pas votre tenue d’apparat

Que je ne porte qu’à l’opéra


Pardon monsieur mon-plus-gradé

Si je ne suis pas coutumier

D’aller travailler costumé

Veste et pantalon assortis

Bien repassés droits dans leurs plis

Préférant la diversité

D’une tenue dépareillée

À la stricte uniformité

D’un complet dont la gravité

N’a d’égal que l’austérité


Pardon monsieur mon bon Seigneur

Si je ne vêts – serait-ce osé ? –

Cette bande longue et étroite

D’étoffe à deux pans verticaux

Et dretement superposés

En coton satin cuir ou soie

Unie à points rayures ou pois

Qui pend bien verticale et droite

Sans égayer mon teint rieur

Je vous avoue que peu m’en chaut


Pardon monsieur mon bon Patron

Si je n’intègre l’académie

De ceux qui portent de bon ton

Ces habits de cérémonie

Et se complaisent en ce tribal

Signe de distinction sociale

Mais très humblement à mes yeux

Le gris de votre sur-vêtement

Ne s’harmonise pas au mieux

Au rouge de mes sous-vêtements


Pardon monsieur mon Président-

Directeur-Général souffrez

Que je vous présente ainsi mes

Plus respectueux sentiments

Car le port d’un terne uniforme

Ne sied que trop peu à mes formes

Quand chez vous le complet-veston

Se rapporte à votre fonction

J’ai moi le corps comme engoncé

Dans ce fourreau mat et foncé


suivant : Pardon monsieur (2/4)

Dissertation de café (3/3)

III) Synthèse


Quand nous finîmes de discourir

Ne m'étant pas plié à son

Avis dénué de raison

Très policé mais sans fléchir

Avec trop peu de déférence

Mais sans aucune irrévérence

Je lui promis d'y réfléchir


Il a clos la conversation

D’un « Je saurai m’en souvenir »

Dont je n’ai su me souvenir

Que des mois de malversation

Plus tard Si je doutais alors

Malgré nombreux rictus et tics

Déformant sa face aphasique

Signes de précoce sénescence

Et physique déliquescence –

Qu’Alzheimer l’avait épargné

L’avenir me prouva mon tort

Il m’avait déjà condamné...

Dissertation de café (2/3)

II) Antithèse


Ces points de vue n'étant pas miens

Je me suis alors cru permis

De partager mon propre avis

De directionnel béotien

Dût-il différencier du sien

Comme de coutume entre gens

Ouverts d’esprit intelligents

(Que je croyais naïvement)

Certain que la contradiction

Forge seule les convictions


Moi qui n’avais fait qu'enseigner

Aux élèves durant des années

Esprit critique et réflexion

Constante remise en question

Scientifique par la raison

Et surtout la démonstration

Seule preuve de conclusion

D'un résultat conjecturé

Je ne pouvais me résigner

À me voir ainsi assénés

Les axiomes si conformistes

Conservateurs et passéistes

De ses principes personnels

Qui étaient venant d'un DASEN.

Des valeurs institutionnelles

Ne souffrant nulle discussion

Malgré mon argumentation

Contre sa seule conviction

Mais que valent mes valeurs contre

Les principes d'un con à l'encontre ?

Dissertation de café (1/3)

I) Thèse


Y sont évoquées des questions

Primordiales d’éducation

Et hautement prioritaires

Tels : la tenue vestimentaire

Des chefs d’établiss'ment scolaire :

Pantalon chemise repassés

Même toujours bien habillé

Je ne portais pas le complet

Or « Pour un chef d’établiss'ment

En matière de vêtement

Le costume est le seul idoine

Car monsieur l’habit fait le moine »


Et la tenue des enseignants

Des deux sexes distinctement :

Pour l'homme l'uniformité

Du pantalon toute l'année

(Chemise et cravate siéraient)

Hors pantacourt même en été

Et des chaussures bien fermées

Pour la femme la liberté

D'un habillement saisonnier

En jupe robe ou pantalon

Et longueur selon la saison


L'excès de personnalité

Des fonctionnaires qui nuisait

À leur commutabililité

« Qu'un remplaçant au pied-levé

Puisse rentrer dans les costume

Et fonction du prédécesseur »

Comme il dit à son assesseur

(Comme si les en enlever

Lui paraissait une coutume)


Ou l’impossible tutoiement

De collègues hiérarchiquement

Inférieurs (tels que surveillants

Professeurs agents d'entretien)

Pauvre niveau


Un des derniers pays

De l'O.C.D.E. pis

Les Français sont derniers

De classe européenne

Le bonnet d'âne vissé

Sur la tête à la peine


D'enquêtes en enquêtes

Les résultats empirent

Et les parents s'inquiètent

Leurs enfants pas plus bêtes

Ne savent plus ni lire

Ni compter ni écrire


Et de PRISME* en PISA**

Les mauvais résultats

S’enchaînent et rien n'est fait

Le niveau en français

Et en math dégringole

En langue il ne décolle


Pauvre niveau je te plains


Enquête sur le niveau

Des C.M.1 en math

La France classée ultième

De classe européenne

Enseignement zéro

Pointé échec et mat


En lecture de texte

Et en compréhension

Dans le travail en groupe

L'autonomisation

Quelque soit le contexte

C'est pire vu à la loupe


Que le niveau s'affaisse

Est une certitude

Même si les études

Ministérielles mentent

Plus le budget augmente

Plus les résultats baissent


Pauvre niveau je te plains


* PRomotion des Initiatives Sociales en Milieux Éducatif

** Programme International pour le Suivi des Acquis des élèves

Visite

11h45, salle de café, entretien avec M. B :


Cours réfectoire C.D.I.

Salle des profs et vie scolaire

Et salles de cours investies

Bien choisies sans en avoir l'air

Après la visite guidée

Superficielle du collège

Par mon DASEN. chaperonné

Et la rencontre de collègues

Poli j’invite monsieur B

À collation caféinée

Et informelle discussion

Attendant assis au salon

Que s'achève la réunion

À huis-clos entre la Gestion

L'Inspection et la Direction

Indice gestion

12 janvier 2014, 9h30 : venue de M. B et de la S.G.A. adjointe au collège


La situation constatée

Dès la rentrée a alerté

Sur l'état du manque d'argent

La trésorerie sur vingt ans

Qui allait en se dégradant

Mettant à mal le financ'ment

À court terme de l’établiss'ment


Malgré plusieurs signalements

Des directions se succédant

Le Rectorat n’y faisant rien

N a invité le DASEN.

Monsieur B qui pris à témoin

N’avait qu’à constater enfin

De visu l’ampleur du problème


Dépassée par l'état d'urgence

Causé par son incompétence

La gestionnaire madame D

En professionnelle souffrance

Et personnelle déliquescence

Devait pouvoir se faire aider

À au moins ranger son bureau

Où s'empilaient de bas en haut

Depuis d'innombrables années

D'immenses piles vacillantes

De vieilles factures en attente

De paiements de bons de commandes

Brouillons de budgets surannés

Et catalogues périmés

Papiers en tout genre jaunissant

Preuves irréfutables du temps

Qui a inexorablement

Passé depuis plus de vingt ans

Monsieur L (1)


Monsieur L factotum

De notre collège homme-

À-tout-faire ne fait

Rien en particulier

Refusant le cahier

Des tâches assignées

Le moindre emploi du temps

Preuve de son talent

À voir passer le temps

Fainéant professionnel

Payé à ne rien faire

Ouvrier fonctionnaire

Et chômeur passionnel

Toujours en mouvement

Souvent très lentement

À n' brasser que du vent

Un outil à portée

De mains mais dans les poches

De l'activité proche

Mais toujours avortée


Ouvrier spécialisé

Dans l'art de ne rien branler

Il a un poil dans la main

Long épais comme du crin

Un lourd handicap inné

Qui l'empêche de travailler

Mère Noëlle*

22 décembre 2013 : rencontre de Mme D


Mes deux enfants en

Vacances scolaires

Chez leurs grands-parents

Le cœur en misère

Désespérément

L’esprit en colère


Psychologiqu'ment

Seul abandonné

Et physiquement

Usé épuisé

À boire et fumer

Je suis déprimé


Petite Mère Noëlle

Quand t'es descendue du ciel

Avec ton amour sans pitié

J'étais dans mes petits souliers


De professionnels

En plus personnels

Des liens sont tissés

Elle m’a sondé

Puis m'a invité

Et je suis resté


Elle m’a aidé

Je ne pleurais plus

Je l'aurais aimée

Si je l'avais pu

Cadeau de vie elle

Fut ma Mère Noëlle


Petite Mère Noëlle

Quand t'es descendue du ciel

Avec ton amour sans pitié

J'étais dans mes petits souliers


Ce présent fut signe

Du destin en noir

Je n'étais pas digne

De le recevoir

Elle me dit Oui

Et je fus guéri


Mais mon art inné

Qui s'envenimait

Me contaminait

Sans le deviner

Je serai plus tard

Son Père Fouettard


Pauvre Mère Noëlle

Tu es remontée au ciel

Sans plus d'amour ni de pitié

Pour moi qui t'avais reniée


* sur l'air de Petit Papa Noël de Tino Rossi

Exhalaisons


De fétides exhalaisons

Et pestilentielles odeurs

De cadavre en putréfaction

Montaient parfois des profondeurs

Souterraines des fondations

Embaumant de leur puanteur

Via les canalisations

Des bas étages jusqu'aux hauteurs

Du bâtiment en infection


Ce n'est que plus tard que j'appris

Que le collège était construit

Sur un terrain marécageux

Et inconstructible (à moins que

Le Maire décide du contraire)

Sur le site d'un cimetière

Avéré par les anciens plans

D'un couvent alors existant

À cent mètres d'un prieuré

Dans lequel étaient enterrés

De nouveaux-nés non désirés

Ensevelis dans le secret

Fruits de brèves unions charnelles

De nonnes aux péchés véniels

Et de moines incontinents

Aussi dévotieux qu'abstinents


Ces embryons incestueux

Entre frères et sœurs religieux

Avortons aux âmes damnées

Depuis ce temps continuaient

À hanter régulièrement

Les couloirs de l'établiss'ment

De leur olfactive présence

Charogneuse réminiscence

Du fléau de l'infanticide

Aux remugles liberticides


Le corbeau (1)


Depuis quinze années un corbeau

Envoyait régulièr'ment aux

Agents de l’établissement

Des courriers anonymement

Diffamatoires et orduriers

Une douzaine avait été

Destinataire de ses plis

Les chefs qui s'étaient succédé

Avaient bien tenté d'alerter

Mais bien sûr à n'en pas douter

Sans l'appui de leur hiérarchie


C.E.A.*


N mon Chef d’Établissement

D'Accueil un ex instituteur

Devenu très tôt directeur

D'école et par reclassement

Professeur des écoles adjoint

Après le concours qui devient

Après deux années seulement

Chef de trois établissements

Est principal durant vingt ans


Expérimenté rassurant

Modèle de chef et tuteur

Bien plus qu'un simple directeur

Pour moi le stagiaire ignorant

Tout de mes nouvelles fonctions

Sans ami femme ni enfant

Dans mon quotidien déprimant

Voisin de villas de fonction

Il fait aussi vite fonction

D'ami soutien et confident


Dix à douze heures de boulot

Par jour au moins cinq jours sur sept

Presque enfermés dans nos bureaux

Régulièrement jusqu'à sept

Heures conseils et réunions

Contribuent au moins à souder

Notre équipe de direction

Qui le soir n'est pas à bouder

Un bon repas en collation

Et un bon vin pour soulager

Notre ingratifiante journée


*C.E.A. : Chef d’Établissement d'Accueil

Pauvre élève (3/3)


Études surveillées

Et cours particuliers

Exercices et leçons

Devoirs à la maison

Ou en classe et notés

Faits en temps limité


Interdit de copier

En d'voir sur le voisin

Et sans lever la main

Interdit de parler

Surtout de contredire

L'adulte – ça va sans dire...


Sept heures de cours par jour

Et presque autant de profs

Cinq minutes d'intercours

Et à la minute près

Deux fois quinze de récré

C'est une vie ça ? Bof...


Pauvre élève je te plains


La journée à l'école

Les pions dans les couloirs

Et les profs contre toi

Les parents sous leur toit

Le bahut c'est la taule

Et leur vie le mitard


Une minute de retard

Tu passes en Vie Scolaire

Cinq minutes de retard

C'est une heure de séchée

T'es bon pour le billet

D'absence signé du père


Trois croix c'est une observ'

Au bout de trois observ's

C'est une heure de colle

Le soir après l'école

Ou pire le mercredi

Toute l'après-midi


Pauvre élève je te plains

Prologue

Prologue Malheureusement l’histoire contée Dans ces pages avec objectivité (Les lettres mails et propos rapportés Entre guillemets pour en ...