Quand professeur lassé je pris
La bien mauvaise décision
Poussé par le malsain esprit
De passer à la direction
Admis ma carrière engrossée
Tell' l'immaculée conception
Je n'avais plus qu'à endosser
Le rôle d'adjoint en fonction
Ni nativité au métier
De l'espéré divin enfant
Ce Messie qui allait sauver
Le monde de l'enseignement
Ni adoration d'aucun mage
Prosterné avec déférence
Mais des inspections sans hommage
À ma carrière en renaissance
Seul à prêcher dans le désert
À un public non averti
De ma foi pour rimes et vers
Et quelques profs non convertis
J'annonçais la Bonne Parole
De l'institutionnelle Bible
M'évertuais – c'était mon rôle –
À faire d'athées des disciples
Je ne faisais pas de miracle :
Je ne pouvais rendre la vue
– Sans avoir besoin d'être oracle –
À l'aveugle qui tire à vue
Ne rendais sa mobilité
Au fonctionnel paralysé
Ni n'offrais au témoin muet
Le courage de témoigner
Je ne changeais pas l'eau en vin
N'apaisais aucune tempête :
De l'eau j'en mets peu dans le mien
Et le vent souffle dans ma tête
Baptisé par mon chef N à
L'eau bénite institutionnelle
Sans manag'ment il m'enseigna
À me méfier de ma tutelle
Et ne jamais faire confiance
À nos rectoraux supérieurs
Sublime et pathétique engeance
Leur carrière pour seul moteur
Oint par mon Chef d'Accueil en titre
Dans les froides eaux baptismales
Lémaniques j'entame triste
Et solitaire mon travail
Faisant mon possible au boulot
Non je ne marchais pas sur l'eau
Quand des professeurs en boulets
Tentaient de me faire couler
Je n'étais pas le bon berger
Qui consacre toute sa vie
À ses brebis mais je gérais
Au mieux – ma foi c'est mon avis –
Quand des Romaines de Déviant
Ne supportant la direction
De deux hommes non Chat-Biaisant
Nous honnissaient en délation
Dénoncé par un traître interne
À l'obscur' D.S.D.E.N.
Via mon blog littéraire ils cernent
Mes activités écrivaines
D'un anonyme et calomnieux
Mail on s'offusqua de « propos
Pornographiqu's incestueux »
D'une chanson hors de propos
Au souper la veille avec N
Comme Jésus me mis en Cène
Je pris le pain et le rompis
Avant le vin que je bénis
Et dis « Manges-en et bois-en
Ceci est mon corps et mon sang
Offerts pour tous N tu feras
Cela en mémoire de moi »
Convoqué sans information
Préalable par deux DASEN.
Qui firent une indigestion
De deux écrits jugés obscènes
Accusé d'avoir mis mon nom
– Et donc sali ma hiérarchie –
Innocent je leur dis « Mais non ! »
Ils me rétorqu'nt en chœur « Messie ! »
Ils voulaient que leur soit offerte
Posée sur un plateau d'argent
Encore saignante ma tête
Comme celle du pauvre Jean
« Si dans un moment de faiblesse
J'y ai inscrit – je le confesse –
Mon adress' pour les éditeurs
Habitant alors loin ailleurs
Je m'en repends oui j'ai péché
Par localisation naguère
Oui mais qui n'a jamais péché
Me jette la première pierre »
Ils voient la paille dans mon œil
Mais pas la poutre dans le leur
C'est la haine qui les aveugle
Et les mènera au malheur
Contraint à subir leur géhenne
Tant qu'à genoux je ne supplie
Mes deux supérieurs de DASEN.
De m'offrir de rester en vie
« En atteinte à ma liberté
Votre censure est illicite
Alors ce qui doit être fait
Faîtes-le mais faîtes-le vite »
Pour défendre ma vie privée
Et contrer B en sa folie
Quand N dégaina son épée
Je lui dis : « Range-la car qui
Prend l'épée périt par l'épée
S'il me faut être condamné
Laisse faire même ceci
Car il faut qu'il en soit ainsi »
On m'arrête sans sommation
Après mon prêche à ÂneSi
Sans autre chef d'inculpation
Qu'un haineux chef qui n' m'apprécie
Par leur hiérarque soldatesque
Je me retrouve emprisonné
Sous quelque prétexte grotesque
Qu'il suffisait de raisonner
Ce judas de B me vendit
Traîtreusement en Commission
N'espérant que l'on me pendît
Haut et court pour insoumission
Déloyal traître et peu accorte
Au chant du cygne de ma crise
Menteur C en mauvais apôtre
Se renia à trois reprises
Mais un DASEN. fieffé menteur
Restant en supériorité
Ma parole contre la leur
N'eut pas valeur de vérité
Donc à quoi bon me justifier
Condamné je serai livré
Sans volonté de pacifier
Le Ministère jugerait
Pour fêter mon entrée au MEN.
Nul chemin orné de rameaux
D'olivier pavoisant la scène
Du futur crime pas un mot
Mené face à l’aréopage
Sélectionné de l'assemblée
L'acte d'accusation en page
Celui de défense oublié
Ces costumés auréolés
Du titre de représentants
Du personnel sur le volet
Sont tous triés à bon escient
Afin qu'en séance plénière
Leur parodique Commission
À caractèr' disciplinaire
Semble adoubée d'une mission
Dans leur geôle ministérielle
Et la prison du rectorat
Pécheresse Tour de Babel
De langues de pute et de bois
Je suis soumis à la question
Du condamnateur directoire
Et l'insidieuse Inquisition
Aux libertés attentatoire
Par les miens lâché pour l'impair
De ne pas m'être anonymé
Dénigré lynché par mes pairs
Je souffre ma passion brimée
Tout seul contre eux tous mais osant
Défier fièrement leur hubris
Sans contrition me refusant
À apostasier mes écrits
« Ce qui est écrit est écrit
N'espérez de moi nul dédit
Qui a des oreilles entende »
Quand ils ne voulaient que me pendre
Mis pour l'exemple au pilori
Du devoir d'exemplarité
Je suis exposé au mépris
Du huis-clos de leur comité
Sans réponse autre de ma part
À leurs fourb's insinuations
Qu'une fin de non-recevoir
Et mon silence à l'unisson
Désarmé par mon ignorance
Des commandements magnanimes
Gravés dans le marbre des stances
Des Tables de la Loi divine
Du Code de l’Éducation
Moi le béotien en matière
De mes droits et obligations
D'employé je n'eus qu'à me taire
« Chassés soient ces marchands du Temple
De l’Éducation Cette enceinte
Qui n'accueille que contre-exemples
De fanatiqu's en guerre sainte
Car c'est la maison de mon Père
Fondateur de l'écol' laïque
Libre et gratuit' sans ministère
Ni asserviss'ment hiérarchique »
Mes poèm's caricaturés
De mes pages comme arrachés
Par eux mes vers mal césurés
Dans leurs bouches comme crachés
Ma naïveté méprisée
Par leurs hiérarques préjugés
Ma chanson ridiculisée
Lue entre les lignes est jugée
L'esprit épris de liberté
Face à ces menteurs patentés
Je n'ai soif que de Vérité
À défendre l'honnêteté
Leur incompétence notoire
En cravate peine à cacher
L'abus à venir de pouvoir
Évident qui va tout gâcher
« Pourquoi je m'anonymerais
Si pour vous ce n'est qu'hérésie ?
Non messieurs je n'abjurerai
Pas ma foi pour la Poésie
Jurés d'un procès littéraire
Vous n'êtes pas mes pairs : Prévert
Verlaine Aragon Baudelaire
Rimbaud Hugo : voici mes pères »
Subissant la flagellation
Orale de leur assemblée
Je n'attends qu'une punition
Qui ne peut que leur ressembler
L'issue d'un vote à main levée
Ne fait aucun doute : souffrir
N'est pas assez Pouces baissés
Le gladiateur devra mourir
Condamné à la lutte à mort
Aux jeux du cirque éducatif
Quand les spectateurs sans remord
Conspuent le festin distractif
Sous les crocs des fauv's affamés
Dans l'arène comme un martyr
Pour avoir osé diffamer
De force on me fera pâtir
Accusé de crimes impies
Entachant la réputation
De votre sainte institution
Infidèle il faut que j'expie
Moi qui objecteur de conscience
Quand on me frappe sur la joue
Gauche tends la droite en prescience
Je sais qu'ils me mettront en joue
Quand ils votent ma mise à mort
Innocent déjà suspendu
Ce judas de B sans remord
Ni honneur ne s'est pas pendu
Excommunié sans repentance
Comme avant Saint Jean le Baptiste
Ma tête offerte en récompense
Trophée de chasse d'un artiste
Le cou tendu vers le couteau
Qui le tranchera tard ou tôt
Je suis comme Isaac offert
En sacrifice sur la pierre
Victime de leur holocauste
Rectoral et ministériel
Null' grâce accordée en riposte
N'arrêt' leur main sacrificielle
Ils choisirent l'acquittement
Des fautifs comme Barabbas
Coupables de harcèlement
Qu'ils libérèrent à ma place
Proposition puis décision
Ratifiée le surlendemain
Radiation en crucifixion
Le Ministr' s'en lave les mains
Puis dans leur dérive hérétique
À mener la chasse aux sorcières
Aux poètes académiques
Ils me passent aux pieds les fers
Affublé de leurs sobriquets
Leurs sarcasmes en punition
Exposé à leurs quolibets
Ma poésie en dérision
Travesti en roi de la rime
Couronn' d'épines sur la tête
Mes écrits moqués on me grime
En fantasque et naïf poète
D'articles titrés en injures
On me conspue on me flagelle
Devoirs crachés à la figure
Défouloir institutionnel
Puis on me charge d'une croix
De péchés si lourde à porter
Que tout seul jamais je ne crois
Réussir à en avorter
Dégradé et muté d'office
Mon chef et ami N lui-même
M'aide à porter mon crucifix
Comme fit Simon de Cyrène
Chaque nouveau courrier AR
D'obligation de mutation
Ou de mise à disposition
Me fait poser genou à terre
Mais mon présent n'est pas assez
Ils s'acharnent à me détruire
Une année scolaire passée
Qu'ils avaient à me reconstruire
Mis en disponibilité
D'office puis en congé sans
Traitement : un an amputé
Mais je demeure résilient
Mais chaque nouvel arrêté
De non titularisation
De suspension d'affectation
Me refait choir sans m'arrêter
Endossé du poids de leur croix
Je ploie et tombe à trois reprises
Envahi par la honte en proie
Au doute je sombre en ma crise
Vivant seul reclus enfermé
Ma mise à mort professionnelle
Près de trois années déprimé
J'expie ma faute originelle
Fuyant en arrêt je me perds
Réfugié dans mon écriture
Déraciné et sans repère
Ni envie de rien n'en ai cure
Toutes leurs mises en demeure
Menac's refus de protection
D'évaluation médiation
Sont à leur charge et déshonneur
Leurs arrêtés de radiation
De corps puis des cadres m'ont fait
Sous le poids mort de leurs sanctions
Une troisième fois ployer
Après qu'un temps j'ai cru avoir
Gagné ils me radient à vie
Ils me forceront donc à boire
Le calice jusqu'à la lie
Leurs silences valant refus
Propositions de démission
Sans autre réorientation
Sûrement m'approchent du but
Car chaque arrêté de sanction
Jalonnant mon chemin de croix
M'est une nouvelle station
Renforçant ce en quoi je crois
Le Code de l’Éducation
Est pour moi table de la Loi
Dont je lis avec précision
Les décrets et alinéas
Je recherche mes arguments
Juridiqu's en ce catalogue
Pour contrer leurs commandements
Qui sont mon anti-Décalogue
Si je souffre en silence endure
Que je les subis en martyr
C'est pour tout le temps que ça dure
Ne jamais devoir me dédire
Comme Sisyphe remontant
Inlassablement son rocher
Je me déleste en racontant
Mon histoire par ricochet
Mes psychologues en tutrices
Sèchent ma sueur et mes pleurs
Pour atténuer le supplice
De mes bourreaux de supérieurs
Sous les sarcasmes et la honte
Jusqu'en haut de l'anti-gotha
De votre Ministère je monte
Mon ascension n'en finit pas
Au sommet du mont du Calvaire
– Lieu du Crâne – je me remémore
Près de vingt années de carrière
Que l'on s'apprête à mettre à mort
Le noir de l'écrivain en terre
Et le rouge du professeur
Deux stylos perpendiculaires
Forment la croix de mon erreur
Juste avant ma crucifixion
Pour la justifier ils m'avaient
Avili ma réputation
Aux yeux de ma communauté
Ma réputation en focale
Un écriteau dessus ma tête
Cloué dans le journal local
« P le poète de l'inceste »
Crucifié entre deux larrons
Coupables de pédophilie
En soudoyant un peu Charon
L’Éden des Muses m'est permis
L'un d'eux m'apostrophant s'écrit :
« Sauve-toi ! N'es-tu le Messie ?
– En vérité je vous le dis
Pour Le Banni nul paradis
Car pour eux parmi trois larrons
Pédophil's ou juste insoumis
Il n'en est pas un seul de bon
S'il s'oppose à l'Académie »
Privilège de la fonction
Au pied de ma croix leurs soldats
S'attribuent à chacun selon
Son grad' ce qu'il reste de moi
Maison fonctions indemnités
Je ne suis plus que spectateur
Du partage de mes effets
Personnels d'ancien directeur
Tels des charognards sur leur proie
Se répartissant les habits
De leur victime encore en croix
Chacun y va de son avis
Pédophile ou pornographique
Tous sont critiques littéraires
Osée charnelle ou érotique
La Poésie n'a qu'à se taire
Suspendu et à leur merci
À ma compagne je dis « D
Voici ton chef et N voici
Ton adjointe de fin d'année »
Quand ma famille et mes amis
Pleuraient de me voir supplicié
Au pied de la croix réunis
Leur soldatesque ricanait
« Si t'es le Messie sauve-toi !
Descends toi-même de ta croix ! »
« Lui qui voudrait sauver le MEN.
Ne peut pas se sauver lui-même ! »
Comme une éponge de vinaigre
Fourrée en bâillon dans ma bouche
La portée de leurs propos aigres
Sans exemplarité fit mouche
« Ferré Brassens Leprest Gainsbourg
Jamais ne vous ai reniés
Vian Ferrat Brel Aznavour
Pourquoi m'avoir abandonné ? »
Après que de fiel abreuvé
Je dis « Maître » à mon avocat
« Afin que tout soit achevé
Je remets dans vos mains mon cas »
La carrière au bord du trépas
La conscience dans les tréfonds
Lui dis « Ne leur pardonnez pas
Car ils savent bien ce qu'ils font »
Dernier râle de direction
Les yeux plantés au firmament
D'un arrêté de radiation
J'expire professionnell'ment
Déjà voué aux gémonies
De la populaire vindicte
Parachevant mon agonie
D'un coup de lance a-médiatique
Ils vérifient que je suis mort
Qu'aucun cri de souffrance humaine
Ne sort plus de ce gisant corps
En me supprimant mon NUMEN
Décrucifié à coup de rhum
Devant ma famille éplorée
Face à la disgrâce d'un homme
Et feue sa carrière enterrée
Remis à ma mère ils s'en prennent
Alors à ceux qui croient en moi
Mon amie D et mon chef N
Sont persécutés sans émoi
D ne sera pas reconduite
Dans ses fonctions à la rentrée
Victime d'attentatoires fuites
Sur son compagnon en privé
Quand N en bon samaritain
Soutien sans faille oralement
Contre ses supérieurs hautains
Le paiera personnellement
Quand suspendu un an après
L'honneur et la réputation
Salis ils le feront expier
Moral brisé en dépression
Mis au tombeau dans un placard
Scellé d'une pierre roulée
À mes demandes de rancard
D'un silence on m'envoie bouler
Pour s'assurer que je n'en sorte
On poste des mois une garde
Rectorale devant la porte
De mon sépulcre sans mégarde
J'entame alors en solitaire
Ma marche à travers le désert
Comme Jésus a fait la sienne
Dans la hamada judéenne
Jeûnant durant quarante mois
Soumis à ses trois tentations
(Tristesse inemploi célibat)
Je succombe à la dépression
Chaque jour poésie chanson
En guise d'anti-dépresseur
Et pour mon mieux-être en rançon
Ma psychologue en confesseur
À mon sort triste abandonné
Quand on refuse de m'entendre
Ignoré pendant des années
Que n'ai-je fini par me rendre ?
Je fus incité par trois fois
À des tentations mortifères
Par le Diable au premier combat
Perdu d'abandonner la guerre
Mais toujours j'ai gardé la foi
Qu'un jour ou l'autr' je gagnerai
Face aux ténèbres qui font loi
Au rectorat et revivrai
Le cœur en décomposition
Par l'écritur' ressuscité
Annulant ma condamnation
Le Tribunal m'a amnistié
Mais le D.R.H. missionnaire
Divin de la mauvaise foi
Me veut soumis démissionnaire
Envers et contre tous mes droits
Si en me remboursant mes frais
De défense ils pensaient alors
Que tel Judas je me pendrais
Ou qu'au moins je ferais le mort
Ils ont dû être bien déçus
Que je ne baisse pas la tête
Devant leur bande de trous du
C... et qu'au contraire je m'entête
Un appel de ma radiation
Sus un recours indemnitaire
Vis'nt à réhabilitation
Du fonctionnaire indignitaire
Revenu des enfers du MEN.
Au monde exposer les stigmates
Qu'en votre barbarie païenne
Intégristes vous m'infligeâtes
En leur montrant les plaies béantes
Et témoigner à mes disciples
De ma carrière mort-vivante
Mais résiliente par principe
Je dis à tous ceux incrédules
De cette histoire ridicule
« Bienheureux tous ceux qui m'ont cru
Sans m'avoir entendu ni lu »
Plus doublure ou muet acteur
De ma carrière à forte tête
Étêtée ni prédicateur
Muselé me suis fait prophète
Entendez-moi prophétiser
« Je suis P et sur cette pierre
D'achoppement je détruirai
Votre Église de Ministère
Au bout de la douzième année
Je vous jur' que ressuscité
Je reviendrai vous condamner
Et en ferai publicité
Qu'une pluie de feu et de cendres
De condamnations et d'opprobre
Sur votre ministèr' descende
Comme sur Sodome et Gomorrhe
Que s'abattent les dix fléaux
De l’Égypte sur mes geôliers
Et mett'nt au supplic' ces salauds
Qui me maintiennent prisonnier
Et que le Déluge engloutisse
Au jour du Jugement Dernier
Cette immorale lie du vice
Qui avait osé me défier
Votre impie pourvoi rejeté
Par la suprême Cassation
Innocent réhabilité
Je serai votre punition
Redescendu des cieux obscurs
Où vous m'avez ascensionné
Je reviendrai – soyez en sûr –
En juge perquisitionner
Votre ministère en décote
Miraculé de l'outre-tombe
Au jour dit de la Pentecôte
Exhumées de vos catacombes
Tels des langues de feux du ciel
Tombées en pluie sur mes apôtres
Les cent vingt membres de HELPEN
Changés en prêcheurs polyglottes
Porteront la Bonne Nouvelle
À tout harcelé fonctionnaire
Et le Salut Universel
Aux âmes de tout ministère
Qu'il n'est plus seul dorénavant
Mais avec tous les autr's unis
Que vos actes de harcèlement
Et vos méfaits seront punis
Je leur multiplierai les pains
Dans la gueule et poissons d'avril
À ces si suffisants crétins
À la fate superbe hostile
Versant les tables des changeurs
De lois et sièges des vendeurs
D'éducation providentielle
De leur temple ministériel
Moi je referai pour mon Père
Une vraie maison de prières
Pour un enseignement laïque
Et une écol' libre et gratuite
De cett' caverne de voleurs
De liberté pédagogique
Et carrières et de menteurs
Patentés et tricheurs cyniques »
Enfin Dieu lui-même me dit
À trois repris's « P m'aimes-tu ?
Sois le berger de mes brebis
Fais-les paîtr' Tu ne seras plus
P le Banni mais le Béni
Si tu m'aimes vraiment suis-moi !
Et protège-les du Mini-
Stère et de tous les rectorats »
Fallait-il qu'il soit crucifié
Celui qu'on ne sut pacifier ?
L'enseignement n'est pas en fête
Quand on fait d'un prof un prophète
Si dans ce drame le Recteur
Tient le rôle de l'inquisiteur
Vous réservez las au Ministre
Celui peu envieux d'antéchrist »
Si pour écrire mon histoire
Je n'ai pas eu besoin d'apôtre
Je vous réserve le prétoire
Pénal pour défendre la vôtre
Qu'au jour du Jugement Dernier
Vous soyez par vos pairs châtiés
Vos harceleurs excommuniés
Et victimes indemnisées
Si le Clergé a ses curés
Pédophiles le Ministère
A lui ses agents harcelés
Le sait et fait tout pour le taire
De l'innocent que l'on mit à
Mort ou de ses bourreaux ingrats
Qui d'eux l'Histoire amnistiera
Mon lectorat vous jugera
Quand œuvrant à mon Évangile
Du matin au soir délirant
Dans mes rêves je m'imagine
En Jésus face à mes tyrans
Mes écrits évangélistiques
Ne sont paroles d'évangile
Que pour un an-académique
Psychologiquement fragile
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