À
trente-huit ans je me suis pris ma baffe
J'aurais
dû me méfier faire plus gaffe
Mais
comment aurais-je pu imaginer
Que
mentionner l'adresse de mon site
D'écriture
uniquement paginé
Sur
mon C.V. constituait un risque
Depuis
j'essaie de vivre ostracisé
Condamné
à survivre à mes blessures
Plaie
béante jamais cicatrisée
Dont
je ne guérirai jamais c'est sûr
Recouds
Suture
Absous
C'est
dur
À
quarante ans je me suis pris ma claque
En
traître comme par derrière un tacle
Mais
comment aurais-je pu imaginer
Que
la pratique de la ritournelle
En
privé dans mon secret jardinet
Était
au MEN. faute professionnelle
L'intimité
de mes chansons violée
Comme
un crachat au visage j'essuie
Les
souillures de leurs tampons violets
Sur
mon dossier mais pas sur qui je suis
Guéris
Survis
Écris
Revis
Mais
à quarante-deux ans souffleté
Par
leur mise en disponibilité
Comment
aurais-je pu imaginer
Que
pour cette clique ministérielle
Exiger
que mes droits soient respectés
C'était
comme les provoquer en duel
Cible
de leurs attaques personnelles
Laissant
d'indélébiles traumatismes
En
convalescence professionnelle
Je
tente d'y survivre sans autisme
Refuse
Condamne
Accuse
Et
soigne
À
quarante-quatre ans comme une gifle
Je
suis radié tel un NUMEN. qu'on biffe
Mais
comment aurais-je pu imaginer
Que
l'on pouvait virer un fonctionnaire
Au
bout de vingt ans sans lui signaler
Sans
plus respect du Droit que des manières
Blessure
à vie d'un amour bafoué
Fœtus
haï d'un viol inavorté
J'ai
votre mépris au cœur tatoué
Comme
un matricule de déporté
Guéris
Survis
Écris
Revis