Résilience


Toute la journée

Seul à ruminer

Toute la semaine

Ravale ma haine

Mais chaque lundi

Mon rendez-vous psy

Comme une habitude

Contre mon mal-être

Et ma solitude

Ça va mieux ? – Peut-être...


La résilience c'est

La tentative de reconstruction

Après une brutale destruction


Du premier au trente

Toujours en attente

D' janvier à décembre

J'écris dans ma chambre

Chaque fin de mois

Ma consultation

Psycho-médicale

Pour renouv'ler mon

Arrêt de travail

T'es soulagé ? – Bah...


La résilience c'est

La capacité propre à surmonter

Un choc pour l'individu affecté


De septembre à juin

De cette ombre enjoint

Morte-vivante année

D'un agent mort-né

Ma vie redoublée

Ma vision troublée

À quarante ans cat-

Aracte dont acte

Je n' suis pas aveugle

Tu vois bien... – Mon oeil !


La résilience c'est

Vouloir reprendre un développement

Propre qui prend de l'énergie du temps


Traitement anti-

Dépresseur fini

Et le vingt janvier

Ça y est le dernier

Adieu à ma psy

Qu'était si jolie

Il me faut vouloir

Reprendre l'espoir

De la résilience

Ça va mieux ? – Tu penses !


La résilience c'est

La force et l'envie de se reconstruire

Pour son traumatisme ne plus subir

Hors-délai (4)

06-07 janvier 2016 :


Communication : le 07 janvier 2015

Délai légal : 60 jours

Retard : 294 jours, soit 9 mois et 21 jours


Près de dix mois après la fin

Du délai légal en vigueur

Et moins d’un mois après une in-

Formation de mise en demeure

Le rectorat dépose enfin

Sa requête de défendeur

Qui nous est donc communiquée

Trois cent cinquante-quatre jours après

Psycho-médical (1)

 1er janvier 2016 :


Résolution du premier d' l'an :

J'arrête les médicaments

Fini les antidépresseurs !

Je guérirai seul en marcheur

Par l'activité journalière

Sportive intense et régulière

Marcher quinze à vingt kilomètres

Chaque jour devraient bien permettre

Un sevrage des médecines

Par l'afflux de sérotonine

Donc l'homéostasie (maintien

Du corps en bonne santé) tiens !

Seul


Seul après avoir fui

L'endroit où j'habitais

Mon chef et mon amie

Je me suis retrouvé


Seul toute la semaine

Ne parlant qu'à ma psy

Mes enfants un week-end

Sur deux et une amie


Seul sous la pluie le vent

Matin soir tous les jours

Marchant sportivement

Deux fois le même tour


Seul tout le jour seul

Seul tous mes jours seuls


Seul du matin au soir

Tuant mon charançon

Je guéris mon cafard

À écrire des chansons


Seul restant en arrêt

Pour santé psy fragile

Je m'emploie à réé-

Crire les Évangiles


Seul en forçat j'écris

Le dos courbé les yeux

Rivés sur mon ordi

Assis sur mon prie-Dieu


Seul la semaine seul

Seul mes semaines seules


Seul de jours en semaines

Je me soigne de moi

Et j'écume ma peine

De semaines en mois


Seul en déconfiture

Ma ligne de conduite

Est celle d'écriture

En perspective de fuite


Seul pour passer le temps

Je fume un peu je bois

Et parfois trop souvent

Je pleure et trinque à moi


Seul tout le mois seul

Seul tous mes mois seuls


Seul de mars à décembre

Je ne sors qu'au ciné

Entre bureau et chambre

S'écoulent mes journées


Seul j'ai vécu dix mois

Dans le mas familial

Qu'y ai-je fait de moi

En dépression filiale


Tout le temps seul ici

Ma peine ressassée

Sans émoi sans envie

Et le temps a passé


Seul dans la vie seul

Seul toute ma vie seule

Coïncidence (19)


Fin de mon Évangile

Début d'une autre vie

D' gardien de domicile

Tous deux la même nuit

Qui coïncident pile

Comme si c'était écrit

...Mais pas dans l’Évangile

Gardiennages (1)

21 décembre 2015, 03h23 :


Après dix mois de squat

D' la villa parentale

La vie de prof de math

En négation totale

Le salaire réduit

Par les prêts acculé

Il ne m'est plus permis

De payer un loyer

Pas plus que d'habiter

À plus de quarante ans

Sans y cohabiter

Avec mes deux parents

Qui viennent s'installer

Maintenant retraités

Dans leur maison d'été

Qu'ils ont bien méritée

Et puis louer un toit

Où ? Jusqu'à quand ? Pourquoi ?


Pour palier urgemment

Au problème logement

Ayant besoin d'un plan

Je m'inscris nuitamment

Sur un site de gardiens

De maisons chats et chiens

Ex directeur-adjoint

De collège et de têtes

Blondes souvent mal faites

Je peux être gardien

De villas et de bêtes

C'est pas plus bête en fait


Le lendemain matin

Accepté en gardien

Je ferai mon premier

Gardiennage en janvier

Je commence en hiver

Ma nouvelle carrière

Un cri


Mon dépôt de plainte rimé

Au commissariat des poèmes

Contre la prose incriminée

De vos arrêtés sans bohème

Est main-courante déposée

Sur le registre des polices

D'écriture informatisées

En Times New Roman format dix


Cri sans contre-pouvoir

D'atteinte aux droits d'un homme

Sans respect des Prud’hommes

Du Droit ni des devoirs


Mon pamphlet ré-éducatif

Pour vous que cinglante critique

De l'autorité hiérarchique

Sans concession ni correctif

N'est que témoignage des faits

Et actes de brutalité

Simple chronique des méfaits

Sur ma vie par vous violentée


Mon cri de résistance

Ma bouteille à l'amer

Ma vengeance littéraire

Contre votre insistance


Mon incensuré droit d'auteur

Atteinte au devoir de réserve

Que sa critique au moins vous serve

À vous hisser à la hauteur

De ce vrai récit de ma vie

Aussi objectif dans les faits

Qu'il est subjectif dans le trait

Que hiérarchie je vous dédie


Ce qu'on ne peut pas dire

Je vous l'aurai écrit

On ne peut circonscrire

Qu'un foyer Pas un cri

Écriture (2)

21 décembre 2015, 02h47 :


Photocopiée reliée

Enveloppée envoyée

Pour peut-être être éditée

À la fin d'environ sept

Mois d'écriture en ascète

À temps plein sept jours sur sept

Des nuits à ne plus dormir

Obnubilé à finir

Boire et fumer pour tenir

Pile le jour des vacances

Vidé épuisé en transe

Je viens d'achever ma ré-

Écriture des quatre É-

Vangiles versifiée rimée

Exclusivement basée

Sur le divin nombre sept


Écrivain pratiquant

Tel sexuellement

Mais religieusement

Demeuré non croyant

Qu'importe un supérieur

Pourrait bien m'accuser

D'attenter aux valeurs

Après celles pudiques

Du service public

De la Laïcité

Hors-délai (4)

08 décembre 2015 :


L'expiration du délai

De trente jours dépassé

Un an moins un jour après

Ma requête déposée

Le T.A. met en demeure

Ministère et rectorat

À leur tour de déposer

Leur mémoire en défendeur

Et dans un délai d'un mois

Au grand jeu des chaises musicales


Un S.G.A. qui s'en va

L'adjointe le remplacera

Un D.R.H. est muté

Un DASEN. est retraité


Au grand jeu des chaises musicales

Des mutations rectorales

Quand l'un part un autre prend sa place

Y a pas de vacances hélas


Le n devient n+1

Remplacé par le n1

Ici une mutation

Est toujours une promotion


Copié-collé dans l'organigramme

Un nom prénom dans la case

Enregistrés dans la base

On remplace monsieur par madame


Une ligne rajoutée

Au C.V. dans son cartable

Le cadre A irremplaçable

Est bien vite remplacé


Dès que le remplaçant est nommé

Les fonctions réaffectées

Les portes numérotées

Des bureaux ne sont pas renommées


Pour les mutations locales

L'arrêté est rectoral

Un carriériste venu

D'ailleurs est un parvenu


On remonte dans la hiérarchie

Juste un étage plus haut

On hérite d'un plus grand bureau

Et du tampon pas d' gâchis !


On n' va pas déshériter

L'incompétence publique

C'est la continuité

Au desservice du public


Pas besoin de lire l'horoscope

Pour savoir qui a la mut'

Sa photo dans le trombinoscope

Ah putain ! C'est l'autre pute !


Le changement de fonctions

Se fait par cooptation

Celui non promotionné

A été mal pistonné


Seul debout face à tous ces connards

Dans ton fauteuil à ta fête

Qui ricanent de voir la tête

Que tu fais à ton pot de départ


On marche autour on s'épie

Sans pitié c'est moi ou lui

Quand la musique s'arrête

T'es posté ou en retraite

Départ (1)

1er décembre 2015 :


Cinq années de mauvais

Et déloyaux services

Monsieur My a muté

Infligeant ses sévisses

Sous d'autres latitudes

Dans les mêmes fonctions

Et la même attitude

Est-ce une promotion ?


Ni promu ni affecté

On dit plutôt promuté

Car posté à LÎle il est

Comme on le pense exilé

Une vieille publicité

Pour boisson alcoolisée

Annonçait « Un Martini

Sinon rien » alors qu'on dit

À l'heure de le remplacer

« Plutôt rien que Martigny »

Imposition (1)

mi septembre 2015 : 650,47€ d'impôts indus


On me réclame cette année

La même somme que l'an dernier

Pour mes avantages en nature

Deux mois et d'mi d'occupation

De mon logement de fonction

En moins et la même facture

Après fissa m'avoir viré

Ne l'auraient-ils pas déclaré ?

Les avantages du métier*


1er septembre 2015 :


En ce jour de pré rentrée

Déprimé chez moi rentré

À vous tous mes ex collègues

Cette chanson je vous lègue

Pour vous souhaiter bon courage

En cette année sans avantage



Pas de panier repas

Cinq semaines de congés

Pas d' jours de R.T.T.

Ni de treizième mois

Pas de droits au chômage

Que des devoirs dommage !


Les opportunités d' carrière ?

Fermer sa gueule et laisser faire

Car on ne devient prof ou maître

Comme en secte que pour se soumettre


Pas de télétravail

D' comité d'entreprise

Pas de panier-surprise

De méd'cine du travail

Pas de prime dégrévée

On n'est pas dans l' privé !


Se voir confier d'autres missions ?

Oui sans problème ! La démission...

Car on ne devient fonctionnaire

Comme à l'armée que pour la guerre


Ni prime d'intéréss'ment

Ni prime exceptionnelle

D' rupture conventionnelle

De Noël des enfants

Pas de parts en actions

Que des obligations


Les avantages du métier ?

Tu obéis et tu te tais !

Car on rentre aux ordres du MEN.

Comme en prison purger sa peine


Pas de tickets resto

Et pas de mutuelle

De bonus annuel

Déductibles des impôts

De salaire négociable

Mais un point d'indice stable


Des avantages en nature ?

Définitiv'ment pas c'est sûr

Car on rentre en fonctionnariat

Comme au couvent d'Ave Maria


Sinon vous pouvez être

Gréviste absentéiste

Fumiste je-m'en-foutiste

Et jusqu'à la retraite

Chronique retardataire

Toute votre carrière

En roue libre routinier

Sans vous faire remercier

Inefficace fainéant

Désagréable et n'en

Avoir rien à cirer

Vous s'rez jamais virés


* D.R.H.

Installation (2)


Juste avant de m'en aller

Je suis prié de signer

Mon P.V. d'installation

(Ou de désinstallation?)

Mis en arrêt maladie

À partir de ce mardi

Rendez-vous (7)

1er septembre 2015, bureau du proviseur la Cité scolaire GusTaffe J'Chôme de PierreLaté :


Le jour de rentrée scolaire

Plus déprimé qu'en colère

Le Proviseur alerté

Me reçoit en rendez-vous

Dès le matin sans tarder

Hiérarchique garde-fou

À la vue de mon état

Me prie de rentrer chez moi

Et n’a qu’à me conseiller

De me faire mettre en arrêt

Pour cause de dépression

Jusqu'à l'amélioration

De cette situation


Je le prie d’interférer

Pour que me soit octroyé

Ce rendez-vous espéré

Aux Ressources Inhumaines

Et refusé par le MEN.

Au fond


Du fond de votre goulag

Camp de rééducation

D'agents en insoumission

Éduqués à coups de schlague


Au fond de votre cachot

Capitonné ergastule

Ministérielle cellule

Dussé-je attendre ? Peu me chaut

Le temps n'est plus au calcul


Du fond de votre stalag

Miteux camp de redress'ment

Pour fonctionnaires déviants

Captif de votre madrague


Au fond de votre mitard

Où une lettre de cachet

A suffi à m'engeôler

Je sortirai tôt ou tard

Sans avoir à me cacher


Du fond de vos oubliettes

Camp forcé de non-travail

Guantanamo rectoral

Vous pardonnerais-je ? Peut-être


Au fond de votre prison

Enchaîné à mon dossier

Libre de tout comme il sied

J'écris votre trahison

Gravée sur les murs en pieds


Du fond de ce dégrisoire

En camisole de force

Cuverais-je ma haine fors

Mon pardon ? C'est illusoire


Au fond votre basse-fosse

Me rappelle à votre oubli

C' que le souvenir nourrit

Et la détestation fausse

La vengeance l'anoblit

Pré-rentrée (3)

31 août 2015 :


Après deux mois à stresser

À redouter angoissé

Le jour de la pré-rentrée

Je reste reclus prostré

Associable solitaire

Déprimé et sans le taire

Le silence comme un mur

Réfugié dans l'écriture

Mutique au fond de la salle

Alertant le principal

Sur l'état psychologique

Du prof de mathématiques

Rendez-vous (6)

09 juillet 2015 :


Suite à cette affectation

Forcée en opposition

Sans avoir rien demandé

Je prends de suite rendez-

Vous avec le proviseur

Et lui raconte la farce

Qui m’amène ici en face

De lui à nu sans pudeur

Incapable de reprendre

Sans plus l’envie que me pendre

Mes antérieures fonctions

Pour cause de dépression

Affectation (6)

30 juin 2015, par mail :


N déplacé d'office et

Moi un an un mois après

Que l'on oblige à muter

Je me retrouve affecté

En septembre à contre gré

En poste double en lycée

Et collège à la Cité

Scolaire à PierreLaté

Certes près d'où j'habitais

Mais contre ma volonté

Pour eux la page est tournée

Monsieur B s'est bien vengé

Deux directeurs ont payé

Prologue

Prologue Malheureusement l’histoire contée Dans ces pages avec objectivité (Les lettres mails et propos rapportés Entre guillemets pour en ...