25 juin 2015 :
Deuxième anniversaire
De ma séparation
Le mot divorce à taire
Le cœur en affliction
Dans la vie rien à faire
Sans métier ni fonction
Que m'écrire et le taire
Par peur de délation
Lentement je m'enterre
Dans mon aliénation
En crise sanitaire
Seul en lacrimation
Je suis plus bas que terre
Sous antidépression
Pilules salutaires
Jusqu'à intoxication
Je reprends rendez-vous
Avec un psychologue
Pour recoller les bouts
D'un triste monologue
23 juin 2015, arrêté de sanction du M.E.N. :
« CONSIDÉRANT les fonctions d’autorité
Qui lui sont dévolues en sa qualité
De principal et responsabilités
Au sein de l’établiss'ment CONSIDÉRANT
Son manque notable au devoir de loyauté
Par la non-transmission d’un courrier signé
Par vingt personnes au DASEN. CONSIDÉRANT
Ses propos jugés déplacés à l’égard
Des personnels féminins CONSIDÉRANT
Son évident et grave manque au devoir
De correction en s’adressant à plusieurs
Personnels sur un inapproprié ton
En des propos ambigus et vulgaires voire
Injurieux CONSIDÉRANT que ces faits sont
De nature à porter atteinte aux valeurs
Du service public de l’éducation
Et l’image des personnels de direction
Et enfin CONSIDÉRANT le caractère
Fautif passible de sanction disciplinaire
VU l’avis de la commission paritaire
Nationale à caractère disciplinaire
Réunie en formation le ministère
Arrête que la sanction disciplinaire
De déplacement d’office est prononcée
À l’encontre de monsieur [nom qu'on efface]
Personnel de direction première classe
Qui est réaffecté auprès du recteur
De l’académie de Greux en proviseur-
Adjoint au lycée Merci-Git d’AuBonheur »
04 juin 2015 : M. My par lettre RAR
Muté en affectation
Provisoire sans façon
Depuis le quatorze octobre
Et jusqu’au trente-et-un août
Par humanité sans doute
Sans jeter sur eux l’opprobre
Les R.H. du rectorat
Sous couvert du S.G.A.
Sortent enfin de leur torpeur
Pour m'annoncer sans rancœur
Que je suis « participant
Obligatoire au mouv'ment
Académique d' mutations
Des personnels enseignants »
Dans des corps et profession
Volontairement quittés
Depuis une éternité
Et dans une académie
Avec une hiérarchie
Dont je ne peux me défaire
Car le mouvement inter
Académique est fini
Depuis très longtemps pardi !
27 mai 2015: premier anniversaire
Après leur lâche trahison
Rassasié de haine et colère
Invoquant la loi du talion
Dent pour dent et œil contre œillères
En attendant le jour et l’heure
Patiemment de la deuxième manche
J’ai stocké au congélateur
Mon désir aigu de revanche
Car la vengeance qui sourd en moi
Est un plat qui se mange froid
Après des années à jeûner
Seul en moi jusqu’à affamé
J’aimerais tant les inviter
Un jour pour ensemble goûter
Ce bon repas décongelé
Sans trop le laisser réchauffer
Cuisiné depuis de longs mois
En l'honneur de leur malveillance
Pour satisfaire ma vengeance
Qui est un plat qui se mange froid
Dédommag’ment de l’offensé
Moral pénal et financier
La punition de l’offenseur
Me lavera du déshonneur
Bien déterminé à leur faire
Souffrir c’ que par eux j’ai souffert
J'ai hâte de goûter à froid
Cette enivrante jouissance
De satisfaire ma vengeance
Qui est un plat qui se mange froid
Moi je les avais invités
Mais ils ne sont jamais venus
Sans s'excuser le cuisiné
Est resté sur la table à nu
Ranci moisi grouillant de vers
Je leur ferai bouffer de force
Gavés à grands coups de cuillère
Enfoncée au fond de la gorge
Le rectorat le dégueul'ra
Mon plat qui n' se mangeait pas froid
Car si la patience est mère
De toute vertu leur père
Est bien la vengeance amère
Un an exactement après
Jour pour jour
Mon officieuse mise à pied
À son tour
Mon ex-chef N est convoqué
À siéger
En Commission Disciplinaire
Assiégé
Par un hasard bien mortifère
T'as pigé ?
C'est la chasse aux sorcières
Anéantissement
Des valeurs personnelles
Pour inasserviss'ment
Aux principes d'un DASEN.
Qui se prend pour son pair
C'est la chasse aux sorcières
Suspendu humilié
Jugé en préjugés
Condamné à expier
Ses péchés au bûcher
Du fouet disciplinaire
C'est la chasse aux sorcières
Un mensonger lynchage
En pure diffamation
Fait de pièces à charge
Et sans contradiction
Tue trente ans de carrière
C'est la chasse aux sorcières
Messe noire médiatique
Oui on t'a enfumé
D'agiss'ments hérétiques
Mais sans feu pas d' fumée
Tu n'as plus qu'à te taire
C'est la chasse aux sorcières
On souffle sur les braises
Le feu prend t'es d' la baise
Le bûcher allumé
C'est trop tard faut brûler
Y a plus rien d'autre à faire
C'est la chasse aux sorcières
Discrètement muté
Pas vraiment sanctionné
Jamais innocenté
On t'aura fait payer
Y avait rien d'autre à faire
C'est la chasse aux sorcières
À jamais suspecté
Nul crime inavouable
Sans la complicité
Et le silence coupable
De tout un ministère
C'est la chasse aux sorcières
Le cadavre autopsié
Décédé à p'tit feu
Est bien mort asphyxié
Par des fumées sans feu
Pour étouffer l'affaire
28 avril 2015 :
Le vingt-sept mai au MEN.
Rue Rognée à Paris
À deux heures et demi
Convocation de N
À la C.A.P.N.
À caractère
Disciplinaire
Par lettre AR
« Cette saisine est motivée
Par les fautes professionnelles
Qui vous ont été reprochées
Sur des éléments factuels »
Consultation de son dossier
Administratif à Paris
Mon irresponsabilité
Comme auteur d’œuvres de l'esprit
Le lendemain explicitée
Des dossiers liés comme il sied
03 avril 2015, par courrier :
La réponse du procureur
Écrite à monsieur le recteur
Sur l'irresponsabilité
Pénale avérée de l'auteur
Est sans aucune ambiguïté :
« Un poème en ligne parmi
D’autres œuvres de poésie
D'une période non datée
Sans jamais avoir suscité
De l’hébergeur intervention
Ni du public quelque émotion
Jusqu’à cette dénonciation
Cet auteur d’œuvres de l’esprit
N’ayant pas été averti
Il ne peut être poursuivi »
L'auteur est non coupable
Mais le dénonciateur
Serait-il condamnable ?
Cette dénonciation
Est-elle délation ?
Est toute la question
02 avril 2015 :
Si lors de la consultation par N
De son dossier disciplinaire au MEN.
Il y a tant
De lettres de parents
Et chefs d’établiss’ment
Remerciant son action
Sa juste autorité
Et impartialité
En chaque décision
De courriers s’indignant
De la situation
Et d'écrits s’inquiétant
De la réputation
Et dysfonctionnements
De l’Administration
Il y a tant
Des écrits remerciant
Ses bon comportement
Force de conviction
Et forte implication
D’adjoints chefs de travaux
Responsables syndicaux
Jusqu’à l’Association
Des Parents des Élèves
Qui vante son action
Pas que du bout des lèvres
À servir sans façon
L’intérêt des élèves
Tellement
De mots d' remerciement
Et d’encouragement
Publiés sur un blog
Louant avec respect
Ses sens du dialogue
Disponibilité
De messages de soutien
Et félicitations
Sincères témoignages
De confiance des siens
Et de réprobation
Face à l’odieux lynchage
Tant et tant
De courriers dénonçant
Pressions acharnement
Moral harcèlement
Dans une obstination
À nuire en direction
De leur chef en fonction
De probants témoignages
Accusateurs d’ retors
Calomniateurs sans âge
En redresseurs de torts
Récusant sans ambages
Ses agresseurs à tort
Et pourtant
Nulle preuve à décharge
Dans un dossier partial
Monté au Ministère
Que des pièces à charge
Quand la loi est martiale
L’État disciplinaire
Nul autre témoignage
Contraire à son lynchage
Par l'Administration
Qui a l'obligation
Du respect du devoir
Dit du contradictoire
Oui pourtant
Aucune présomption
D'innocence en Conseil
L'agent que l'on convoque
Coupable on le révoque
Et la hiérarchie veille
À cette tradition
Qui ne fait nulle offense
Les lettres en défense
Ont juste été omises
La partie est remise
Le Conseil double la mise
Son scalp en récompense
Non remboursé plaît-il ?
Est-ce un poisson d'avril
Ou monsieur me prend-il
Juste pour un imbécile ?
Car si la convocation
Dit que « l'administration
Ne prend pas en charge les
Frais de déplacement des
Accompagnants » elle entend
Pourtant que ceux de l'agent
Convoqué sont remboursés
Pourquoi vouloir le nier ?
Vous avez votre courrier
Par vous écrit et signé
Sous les yeux pauvre niais
1er avril 2015, échange de mail avec M. Br :
« – Monsieur le chargé de mission
Ministérielle pour les affaires
Juridiques et disciplinaires
Six mois après convocation
En C.D. nul remboursement
De mes frais de déplacement
Aller-retour Paris-Déviant
Bien que sur ma convocation
La prise en charge est évoquée
– Monsieur P je suis au regret
De vous informer que les frais
De transports pour convocation
En C.D. ne sont pas pris en
Charge par l'Administration »
Si ta raclette et tes crozets
Ta fondue ton âpre vin blanc
Tes hauts sommets tes beaux chalets
Mes randonnées et ton Léman
M'ont fait un temps te regretter
Je conserve toujours depuis
Les poils hérissés sur le torse
Quand je croise une voiture im-
Matriculée soixante-quatorze
Grosse neuve chère et reluie
L'esprit en vacances d'été
Sans autoroute ni chemin d' fer
Des gens sans supériorité
Sport d'hiver ni vache laitière
M'ont accepté et invité
Pour tout cela
Pardon à toi
Merci à toi
Et merde à toi
Haute-Savoie
Sans nostalgie parfois repense
À tes grands domaines à skier
Tes Opinels ton Abondance
Tes salaires transfrontaliers
Et ton helvétique opulence
Reprends ta foutue tartiflette
Tes stations de ski hivernales
Tes week-ends aux faux airs de fêtes
Je te retourne la carte postale
Qui n'était pas pour moi en fait
Mon cœur est rené au printemps
En rencontrant mon âme sœur
Qui me fit oublier à temps
Tous mes déboires et ma rancœur
Et revivre – il était grand temps
Pour tout cela
Pardon à toi
Merci à toi
Et merde à toi
Haute-Savoie
En réfugié de moi
Seul à San Montana
(S.M. pour initiales
Il n'y a pas de mal
À se faire du mal)
J'écris sans voir le jour
Douze à quinze heures jour
Vis par procuration
À travers mes chansons
Assis sur mon prie-dieu
En seul maître des lieux
Reprends mon évangile
Comme un scribe servile
Obsessionnellement
Comme mon testament
Littéraire sans fin
Et me fais le serment
De l'achever enfin
D'ici la fin de l'an
Sans nouvelle de ma hiérarchie
Depuis cinq mois je suis surpris
De me voir d’un coup affecté
À peine quarante-huit heures après
(Le lendemain week-end déduit)
D'un article en diffamation
L’affectation serait sanction ?
La coïncidence pose question
Ou est-ce la « notification »
Attendue de l'Institution
Que m'envoie enfin monsieur My
Après quatre mois et demi ?
Après l'interdiction
Place à l'obligation
02 mars 2015, 8h36, M. My par mail :
Lundi matin huit heures trente-six
Du S.G.A. pour le recteur :
Affectation à ChamOhNiqueS...
À cent kilomètres et quatre heures
Aller-retour (sans les rigueurs
De l’hiver) de mon logement
Officiel en remplacement
Pour deux semaines seulement
À l’autre bout du département
Je dois me faire mettre urgemment
En arrêt temporairement
En Ch'ti qu'ici on n'aime pas
Si je n'ai jamais espéré
Être de là moi qui n'ai pas
Trois générations enterrées
Dans ton cimetière ici-bas
Et si Déviant n'est pas bien sûr
Comme Valenciennes ou Douai
Qu' les gens y ont de la culture
Moi qui n' suis pas assez doué
Je retourne à mon écriture
En ma saison froide en automne
Sur tes rivages lémaniques
J'ai rencontré des autochtones
Si accueillants et sympathiques
Qu'en tes terres austères ils détonnent
Pour tout cela
Pardon à toi
Merci à toi
Et merde à toi
Haute-Savoie
Si je préfère la couture
Des vieux vêtements effilés
À ta pédante haute-couture
Qui s'exhibe dans les défilés
Le petit doigt sur la couture
Quand tes habitants – sans rancœur
M'ont détaillé de haut en bas
En réprimant un haut-le-cœur
C'était de haut ou par en-bas
Jamais en face ni droit au cœur
Au printemps le cœur en hiver
J'ai mis cap au sud vers l'Ardèche
Pour essayer de me refaire
Où les gens même dans la dèche
Du peu qu'ils possèdent sont fiers
Pour tout cela
Pardon à toi
Merci à toi
Et merde à toi
Haute-Savoie
L'agent stagiaire
« Faisait l'affaire »
Pas les affaires
Sales en inter
Par la critique
De votre clique
Incompétente
Et hiérarchique
Que l'on ne mente
C'est ça le hic
