Ce soir comme à l’accoutumée
Le Monsieur le mieux cravaté
En conviant la plus costumée
De ces menteuses patentées
Ouvre l’annuelle sauterie
Privée juste entre gens bien-nés
Réputés pour leur fourberie
Et leur fat entregent inné
Au bal des hypocrites
Quand l’un délateur insidieux
Depuis qu’il a vendu sa mère
Offusqué jure ses grands dieux
Sur la vie de feue sa grand-mère
L’autre jauge au premier regard
Aux atours la féminité
Se déjugeant sans crier gare
Au gré de sa félinité
Au bal des hypocrites
L’Adjoint hautain à l’air chafouin
En de si flatteuses courbettes
Rétorque d’un sourire en coin
Et son épouse d’un rire bête
À son Directeur coutumier
De vils mensonges éhontés
Qui fleurissent sur le fumier
De notre Bonne Société
Au bal des hypocrites
Ici la sainte-nitoucherie
De l’une s’accorde à merveille
À la pudibondieuserie
De l’autre miellée machiavel
L’un d’un pas leste artificieux
Tourne sa valse comme sa veste
Considérant archi-vicieux
L’autre à l’opportunisme preste
Au bal des hypocrites
Là un sous-rire mal biaisé
Répond à la fat fourberie
D’escarpins à un grimacier
Rictus à la sournoiserie
Dont l’extrême déloyauté
Derrière ce visage amène
N’a d’égal que la fausseté
De cette comédie inhumaine
Au bal des hypocrites
L’affable félon courtisan
Dans une révérence altière
Contenant son renfrognement
Marque son respect insincère
À l’opportuniste détesté
Dont la cautèle malhabile
Et la dédaigneuse fierté
Font la loyauté versatile
Au bal des hypocrites
Mais que l’un vienne à déroger
Aux non-règles instituées
De strict respect du plus gradé
Et la bien-pensante assemblée
Viendra lui rappeler d’emblée
La bienséante nécessité
De cette forme d’autorité
Qui fait les moutons bien gardés
Au bal des hypocrites
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