Pardon
monsieur mon
Directeur
De
conscience je vous en sais gré
D’accepter
que – sans vous déplaire –
Je
laisse le costume aux acteurs
Et
l’uniforme aux militaires
Et
j’agrée sans m’inscrire en faux
Qu’ainsi
paré votre livrée
Vous
apporte une contenance
Et
vous confère une prestance
Qui
vous font il est vrai défaut
Pardon
monsieur mon Supérieur
Si
cette surannée lavallière
Roide
et austère comme une mise
En
plis qui se noue par devant
Sous
le col droit de ma chemise
Au-dessus
de ma boutonnière
Cette
strangulante cravate
Qui
me garrotte et me cravate
Me
condamne à la peine d’humeur
Pendu
à son nœud peu coolant
Pardon
monsieur mon cher Doyen
Comme
marque de soumission
À
vos principes d’éducation
Eu
égard à la hiérarchie
Sans
laquelle ourdit l’anarchie
Sauf
mon profond respect souffrez
Que
votre inféodé vassal
N’ose
se présenter paré
Du
même costume de bal
Que
son vénéré Suzerain
Pardon
monsieur mon Directeur
De
vous faire connaître ainsi
Mon
avis mais – s’il m’est permis –
Votre
cravate de Recteur
Loin
de moi que je la réprouve
Mais
personnellement n’éprouve
Nul
besoin de votre régate
Pour
le soir venu me jeter
À
l’apéritif un dernier
Verre
derrière la cravate
Pardon
monsieur mon gracieux Maître
Excusez
le manque de tact
De
qui exposé au diktat
De
vos critères esthétiques
À
mon goût fort académiques
Endurez
de vous voir raillé
Sous
l’irrévérence de plume
D’un
homme lige à se permettre
De
ne porter d’autre costume
Que
celui que vous lui taillez
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