Pardon
monsieur mon Inspecteur
Si
je ne porte pas le costume
Ignorant
les us et coutumes
De
votre arriéré Ministère
Avec
le sourire de fonction
La
bonne humeur à l’occasion
Je
reste un loyal fonctionnaire
Même
si n’ai pour mon malheur
Pas
votre tenue d’apparat
Que
je ne porte qu’à l’opéra
Pardon
monsieur mon-plus-gradé
Si
je ne suis pas coutumier
D’aller
travailler costumé
Veste
et pantalon assortis
Bien
repassés droits dans leurs plis
Préférant
la diversité
D’une
tenue dépareillée
À
la stricte uniformité
D’un
complet dont la gravité
N’a
d’égal que l’austérité
Pardon
monsieur mon bon Seigneur
Si
je ne vêts – serait-ce osé ? –
Cette
bande longue et étroite
D’étoffe
à deux pans verticaux
Et
dretement superposés
En
coton satin cuir ou soie
Unie
à points rayures ou pois
Qui
pend bien verticale et droite
Sans
égayer mon teint rieur
Je
vous avoue que peu m’en chaut
Pardon
monsieur mon bon Patron
Si
je n’intègre l’académie
De
ceux qui portent de bon ton
Ces
habits de cérémonie
Et
se complaisent en ce tribal
Signe
de distinction sociale
Mais
très humblement à mes yeux
Le
gris de votre sur-vêtement
Ne
s’harmonise pas au mieux
Au
rouge de mes sous-vêtements
Pardon
monsieur mon Président-
Directeur-Général
souffrez
Que
je vous présente ainsi mes
Plus
respectueux sentiments
Car
le port d’un terne uniforme
Ne
sied que trop peu à mes formes
Quand
chez vous le complet-veston
Se
rapporte à votre fonction
J’ai
moi le corps comme engoncé
Dans
ce fourreau mat et foncé
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