à
M. Bl.
À
monsieur le coq de la basse-cour
Je
ne veux plus être une girouette
Qui
le moindre changement de vent guette
Pour
bien m'aligner dans le courant d'air
Que
daigne souffler votre ministère
Qui
par-dessus moi dédaigneusement
M'impose
pour cap sa rose des vents
De
recteur à ministre un âne
Passé
d'un coup du coq-à-l'âne
Quand
monsieur le coq de la basse-cour
De
votre grand bureau au ministère
Toisant
de haut votre royaume à terre
D'ignares
manants et gueux villageois
Sotte
populac' dont vous êtes roi
Vous
régnez sur un terne poulailler
D'incompétents
gérant des fous à lier
Roitelet
d'un petit pays
D'académiques
seigneuries
Non
monsieur le coq de la basse-cour
Je
ne serai plus le bec vent devant
Dans
le courant d'air la queue sous le vent
Pivotant
sur mon axe rotatif
Au
gré des revers administratifs
Dans
l'alignement des points cardinaux
Des
courriers recommandés rectoraux
Ton
cocorico matinal
Hurlé
nous file mal au crâne
Quand
monsieur le coq de la basse-cour
Crête
dressée et plastron en barrière
Les
rectrices déployées à l'arrière
L'ergot
acéré en épouvantail
Les
serres des pattes en éventail
Le
plus fort possibl' vous coqueriquez
Pour
réveiller tôt vos administrés
Ceux
sortis du lit à tous coups
Rêvent
de lui tordre le cou
Quand
monsieur le coq de la basse-cour
Là-haut
sur votre perchoir en ministre
Sombre
augure d'un présage sinistre
Confiné
dans un kiosque sans musique
Vous
trônez sur un désert parc public
Dominant
un si morne cimetière
Sage
parterre de mortes carrières
Jusqu'à
ce qu'ils disent « Assez
De
ce sale gallinacée ! »
Moi
monsieur le coq de la basse-cour
Dédaignant
les querelles de clochers
De
ceux qui ont la carrière en hochet
Je
rejoindrai le poulailler charmant
Gloussant
de concert de contentement
Dans
ma basse-cour avec ma poupoule
Couvant
vos œufs d'or j'aurai la vie cool
Quand
le coq qui se croit divin
Finira
cuisiné au vin