Scélérats


Quand le bateau chavire

Les rats quitt'nt le navire

Le capitaine à flot

De l'épav' qui prend l'eau

Resté seul sur le pont

Dans le gros temps fait front


Les profs dans des radeaux

Percés qui prennent l'eau

Écop'nt jusqu'à la mort

Quand l'orchestr' joue encore

Pour les hauts fonctionnaires

Qui festoient en première


Les gilets de sauv'tage

Réservés aux étages

Sont pour les supérieurs

En canot à moteur

Qui ne peuv'nt se noyer

Pour pouvoir témoigner


Qui veut noyer l' poisson

Ne boit pas le bouillon

Qui veut sauver sa peau

Se dédouan' comme il faut


Les profs en boat-people

Réfugiés de l'école

Migrants en infortune

En radeaux de fortune

Envoient des S.O.S.

Et signaux de détresse


Victim's d'interception

Par le corps d'inspection

Car même en plein naufrage

« Pas de vagues ! On surnage !

En mer comme à la guerre

Avant tout fonctionnaires !


Ce qui se passe au large

N' doit pas quitter la barge

Rester entre marins

Pas besoin de témoin

Rumeurs et désaccords

N'ont pas leur place à bord »


Qui veut noyer son chien

L'accuse de la rage

Qui veut sauver les siens

Incrimine les pirates


Pointant en procureur

Un doigt accusateur

Les I.A. scélérats

S'écriront « C'est les rats

Qui quittent le navire

Quand son état empire


Ces fourbes professeurs

Saboteurs de malheur

Qui ont dû saborder

Le navir' naufragé

Et apporter la peste

À bord ce fléau Peste ! »


On sait bien – mill' sabord ! –

Que comme un' femme à bord

En classe un professeur

N'apport' que le malheur

Les élèv's désormais

Devront savoir ramer »


Qui veut noyer ses rats

Les accuse de rage

Qui veut sauver son bien

Ne s'accuse de rien


Le navire coulé

Il faudra renflouer

Cette épave qui gît

À coup d' pédagogie

Pour la remettre à flot

Les profs pomperont oh !


Qui demand'ra des comptes

À ces cons qui sans honte

Au lieu d'être à la barre

Quand ils étaient de quart

Délaissant les manœuvres

Ourdissaient leurs bass's œuvres


Quand tout le monde râle

Se tient droit l'amiral

Total'ment innocent

De ce chavirement

Dira aux journalistes

La mine presque triste


«  Qui veut sauver son rat

L'apporte en S.P.A.

Qui veut noyer le MEN.

Ne fait rien... pas la peine »

Égalité femmes-hommes


À seule fin de restaurer

Le principe de parité

Par la loi du six août* acté

Et la plus stricte égalité

Entre les femmes et les hommes

Il me faut préciser en somme

Le fond de ma pensée critique :

Dans notre Service Public

Au masculin ou féminin

La chefferie se dévaut bien

Ici la nullité femme-homme

Tant à s'égaliser en somme


Le sex' n'étant pas un critère

De sélection parmi nos pairs

Il y a – il est vrai – autant

D'incompétent's qu'incompétents

Autant de connes que de cons

Chez nos supérieurs en fonction

Le mêm' total égarement

Au sein de notre encadrement

Plus que parmi leurs encadrés

La bêtis' n'étant pas genrée

Pour l'irrespect la vanité

Homme et femme à égalité


Pour le peu que j'en ai vécu

Avant ça je ne l'eus pas cru –

Il y a – autant que je sache –

Tant de connards que de connasses

Tant de fonctionnaires crétins

Au masculin ou féminin

Hypocrite étant de genr' neutre

Comme imbécile lâche ou pleutre

En cravate ou en talons hauts

La mêm' tâche sombre au tableau

La même infatuée hybris

Guidant la même némésis


Le temps que dura mon affaire

Au rectorat ou ministère

J'ai pu rencontrer – c'est certain –

Tant d'orgueilleuses que d' hautains

Le même nombre à mon compteur

De menteuses que de menteurs

La même humaine indifférence

Et fonctionnelle incompétence

En chemise ou en chemisier

Le même regard carnassier

À savoir qui est le plus nul

Des deux je déclar' match nul


Chez ceux que j'ai eu à subir

Davantage que chez leurs sbires

En tailleur ou costume sombre

La même indicible part d'ombre

Et la même mauvaise foi

Menant aux mêmes mauvais choix

Et le même hypocrite accueil

Conduisant aux mêmes écueils

Chez nos supérieur·e·s abusif·ve·s

Aux écritures exclusives

L'égalité entre homme et femme

Conduit ici aux mêmes drames


* loi n° 2019-828 du 6 août 2019 de transformation de la fonction publique

Sans vous


Candidature au tout dernier moment

Improvisée sur un poste vacant

Recruté sur expérience et C.V.

Entretien avec le proviseur mais

Sur contrat local sans détachement

Payé par le lycée directement


Après des années resté seul à quai

À attendre en vain qu'un train pass' j'étais

Dans le hall de ma vie professionnelle

La carte du mond' dans ma tête en veille


Sans un' candidature

Soumise à signature

Hiérarchique sans vous

Pour les travail et paie

Je suis libre et je vous

Emmerde gros timbrés !


Sans votre pass'port en sall' de transit

J'ai repris la port' de recours – exit ! –

Dans l'aéroport et pris mon envol

Vers le renouveau d'un ailleurs au vol


Sans vœu de mutation

Sans autorisation

Indépendant de vous

Pour mon recrutement

Je suis libre et je vous

Emmerd' bande de glands !


À me battre contre vents et marées

Par les réseaux asociaux ignoré

Transat en solitaire j'en suis cap

À la barre suivant mon propre cap

La destination est aléatoire

Mais il suffit juste de la vouloir


Reparti en mon exil volontaire

Apatride migré vers d'autres terres

Boulot visa de résident en poche

De retour au passé si loin si proche


Sans demande de dé-

Tachement accordée

Ma carrière ne vous

Concerne ma foi plus

Je suis libre et je vous

Emmerde trous du cul !


Au volant de ma voiture je vais

Où quand comment je veux sans me soucier

De votre avis de supérieurs tarés

Libre comme le vent désamarré


Sans votre surveillance

Sans votre malveillance

Rectorale sans vous

Je fais ce que je veux

Je suis libre et je vous

Emmerd' têtes de nœud !


Prologue

Prologue Malheureusement l’histoire contée Dans ces pages avec objectivité (Les lettres mails et propos rapportés Entre guillemets pour en ...