Scélérats


Quand le bateau chavire

Les rats quitt'nt le navire

Le Capitaine à flot

De l'épav' qui prend l'eau

Resté seul sur le pont

Dans le gros temps fait front


Pointant en procureur

Un doigt accusateur

Ses I.A. scélérats

S'écriront « c'est les rats

Qui quittent le navire

Quand son état empire


Ce sont ces scélérats

De poètes – ces rats ! –

Qui ont dû saborder

Le navire naufragé

Et apporter la peste

Par-dessus bord ce leste ! »


Qui veut noyer ses rats

Les accuse de rage

Qui veut sauver son chien

Ne s'accuse de rien


Les profs dans les canots

De sauvetage à l'eau

Rament contre la mort

L'orchestre joue encore

Pour les hauts fonctionnaires

Qui dînent en première


Le navire coulé

Il faudra renflouer

Cette épave qui gît

À coup d' pédagogie

Pour la remettre à flot

Les profs rameront oh !


Qui demand'ra des comptes

À ces cons qui sans honte

Au lieu d'être à la barre

Quand ils étaient de quart

Délaissant les manœuvres

Ourdissaient de bass's œuvres


Qui veut noyer l' poisson

Lui offre sa mutation

Qui veut sauver sa race

Ne s'accuse pas las

Égalité femmes-hommes

 

À seule fin de restaurer

Le principe de parité

Par la loi du six août* acté

Et la plus stricte égalité

Entre les femmes et les hommes

Il me faut préciser en somme

Le fond de ma pensée critique :

Dans notre service public

Au masculin ou féminin

La chefferie se dévaut bien


Le sexe n'étant pas un critère

De sélection parmi nos pairs

Il y a – il est vrai – autant

D'incompétentes qu'incompétents

Autant de connes que de cons

Chez nos supérieurs en fonctions

Le même total égarement

Au sein de notre encadrement

Plus que parmi leurs encadrés

La bêtise n'étant pas genrée

Pour l'irrespect la vanité

Homme et femme à égalité


Pour le peu que j'en ai vécu

Avant ça je ne l'eus pas cru –

Il y a – autant que je sache –

Tant de connards que de connasses

Tant de fonctionnaires crétins

Au masculin ou féminin

Hypocrite étant de genre neutre

Comme imbécile lâche ou pleutre

En cravate ou en talons hauts

La même tâche sombre au tableau

La même infatuée hybris

Guidant la même némésis


Le temps que dura mon affaire

Au rectorat ou ministère

J'ai pu rencontrer – c'est certain –

Tant d'orgueilleuses que d' hautains

Le même nombre à mon compteur

De menteuses que de menteurs

La même humaine indifférence

Et fonctionnelle incompétence

En chemise ou en chemisier

Le même regard carnassier

À savoir qui est le plus nul

Des deux je déclare match nul


Chez ceux que j'ai eu à subir

Davantage que chez leurs sbires

En tailleur ou costume sombre

La même indicible part d'ombre

Et la même mauvaise foi

Menant aux mêmes mauvais choix

Et le même hypocrite accueil

Conduisant aux mêmes écueils

Chez nos supérieur·e·s abusif·ve·s

Aux écritures exclusives

L'égalité entre homme et femme

Conduit ici aux mêmes drames


* loi n° 2019-828 du 6 août 2019 de transformation de la fonction publique

Sans vous


Candidature au tout dernier moment

Improvisée sur un poste vacant

Recruté sur expérience et C.V.

Entretien avec le proviseur et

Sur contrat local sans détachement

Payé par le lycée directement


Après des années resté seul à quai

À attendre en vain qu'un train passe j'étais

Dans le hall de ma vie professionnelle

La carte du monde dans ma tête en veille


Aucune candidature

Soumise à signature

Hiérarchique sans vous

Pour les travail et paie

Je suis libre et je vous

Emmerde gros tarés !


Sans votre passeport en salle de transit

J'ai repris la porte de recours exit

Dans l'aéroport et pris mon envol

Vers le renouveau d'un ailleurs au vol


Sans vœu de mutation

Sans votre autorisation

Indépendant de vous

Pour mon recrutement

Je suis libre et je vous

Emmerde bande de glands !


À me battre contre vents et marées

Par les réseaux asociaux ignoré

Transat en solitaire j'en suis cap

À la barre suivant mon propre cap

La destination est aléatoire

Mais il suffit juste de la vouloir


Reparti en mon exil volontaire

Apatride migré vers d'autres terres

Boulot visa de résident en poche

De retour au passé si loin si proche


Sans demande de dé-

Tachement accordée

Ma carrière ne vous

Concerne ma foi plus

Je suis libre et je vous

Emmerde trous du cul !


Au volant de ma voiture je vais

Où quand comment je veux sans me soucier

De votre avis de supérieurs tarés

Libre comme le vent désamarré


Sans votre surveillance

Sans votre malveillance

Rectorale sans vous

Je fais ce que je veux

Je suis libre et je vous

Emmerde têtes de nœud !

Prologue

Prologue Malheureusement l’histoire contée Dans ces pages avec objectivité (Les lettres mails et propos rapportés Entre guillemets pour en ...